mercredi 9 juin 2010

Mini-Cycle Adam Sandler : Spanglish le 27 mai et Amour et Amnésie le 22 juin


 JJ et KB se croisent par hasard, juste avant le match Brésil-Corée du Nord

- Eh, mais c'est bientôt la dernière de l'année du Thursday Night Live au fait ?
- Oui, et peut-être même la dernière tout court...
- Sérieux ?
...- Oui, sauf s'il y a 120 personnes présentes le 22 juin, pour voir Amour et Amnésie.
- 120 personnes ! Mais c'est pratiquement impossible...
- Eh oui, malheureusement...
- Le 22 juin, en plus, ça serait pas un mardi ?
- Si c'est ça : exceptionnellement, on fait un TUESDAY NIGHT LIVE
- Et pourquoi cela ?
- T'occupes
- OK. Et comment tu comptes t'y prendre pour attirer 120 personnes ?
- C'est simple : en leur disant qu'AMOUR ET AMNESIE (50 first dates) est la meilleure comédie américaine jamais réalisée.
- Mais c'est faux !
- Oui, bien sûr que c'est faux. Mais il y a Hawaï, la géniale Drew Barrymore. Et puis c'est l'histoire d'un type qui doit séduire tous les jours sa dulcinée, car celle-ci a un problème de mémoire. Ca donne envie non ? Et puis au lieu d'un débat rasoir à la fin, on boira du banga dans le hall. C'est cool, non ?
- Ok, mais ça n'empêche qu'il y a aussi Adam Sandler, ce gros nullard.
- Oh tu exagères. C'est vrai qu'il a fait plein de daubes, mais il a aussi joué dans Spanglish, que tu as adoré le mois dernier, et dans Funny People, dont l'affiche est punaisée au dessus de ton lit, je te le rappelle. Et là il est juste parfait, crois-moi.
- Je te crois. Bon, alors ça va être chouette cette dernière, tu m'as convaincu. Sinon c'est toujours 6€ ?
- Absolument.
- Au studio des Ursulines ?
- Absolument.
- Bon. A mardi prochain alors !
- A mardi
...
...
...
...
- Eh, au fait c'était une blague, le fait que ça soit la dernière ?
- T'inquiètes.




Peu vu à sa sortie (en 2006), globalement méprisé et largement incompris, Spanglish est pourtant un très grand film, réalisé par l'un des maîtres de la comédie contemporaine : JAMES L.BROOKS.



Réalisateur de TENDRES PASSIONS, BROADCAST NEWS, POUR LE PIRE ET POUR LE MEILLEUR (avec Jack Nicholson), producteur très influent (les SIMPSONS à leurs débuts, WES ANDERSON, CAMERON CROWE...), père spirituel de JUDD APATOW (qui lui rend d'une certaine façon hommage dans FUNNY PEOPLE), BROOKS reste pourtant méconnu, et peu nombreux sont ceux qui le considèrent comme un véritable auteur.



Avec lui, le terme comédie est à prendre au sens large : moins une suite de gags qu'une tonalité, une légèreté, une façon délicieusement distanciée d'envisager la réalité. Spanglish fait ainsi le récit doux-amer de l'irruption d'une domestique mexicaine au sein d'une famille de bobos californiens, et l'impossible franchissement de la barrière sociale qui s'en suit. 

Comme tous les films de Brooks et à l'instar de certaines comédies minelliennes telles que Il faut marier papa ou Le père de la mariée, Spanglish oscille entre satire et bienveillance. Nous dirons pour notre part qu'il s'agit du cinéaste par excellence de la lucidité.



Après la projection ce jeudi Sandrine Rinaldi, qui fut parmi les premières à défendre ce cinéaste avec ses camarades de La lettre du cinéma, viendra en discuter avec vous.



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